Ruth (César Franck)

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  • (Posted 2015-08-08)  CPDL #36417:  Network.png
Contributor: Paolo Pandolfo (submitted 2015-08-08).  Score information: A4, 118 pages, 12.99 MB   Copyright: CPDL
Edition notes: Scanned score

General Information

Title: RUTH
Composer: César Franck
Lyricist:

Number of voices: 4vv   Voicing: SATB

Genre: SacredOratorio

Language: French
Instruments: Piano

First published:

Description:

External websites: http://www.pandolfopaolo.com

Original text and translations

French.png French text

1. Ouverture
2. Chœur :
R. : Elle s'en va, la pauvre mère,
L'inconsolable Noémi !
Nous est-elle donc étrangère ?
Moab n'est-il pas son ami ?
Elle s’en va !

Que l’âme blessée
Par de longs malheurs,
Que l’âme oppressée
De mille douleurs
Soit du moins laissée
Libre dans ses pleurs !
R.

Ô sol de la Patrie
Où coule un doux miel,
La veuve nourrie
D’un torrent de fiel,
Pour être guérie,
Doit revoir son ciel !
R.

3. Trio
Adieu, Ruth, Orpha, chères filles !
Vers Bethléem emportant mes pas,
Je vous confie à vos familles ;
Veuves de mes deux fils,
ne nous oubliez pas !
Si vous partez ô bien aimée,
Laissez nous partir avec vous
Et Bethléem sera charmée
D’entendre dans nos pleurs
Le nom de nos époux.

À tant de souffrance
Pourquoi vous unir ?
Gardez l’espérance
D’un doux avenir !
O bien aimée, O mère chérie !
Si vous partez, ô bien aimée,
Laissez-nous partir avec vous.

4. Marche et chœur
Quelle angoisse extrême,
Quels pleurs, quels adieux,
Leur source est la même,
Au cœur comme aux yeux.
Voilà comme on s’aime
D’un amour sain et pieux,
D’un amour suprême
Inspiré des cieux !
La voix maternelle
A tant de douceur
Mais que dira-t-elle,
Écoutons ma sœur.

5.
Mes filles, le voile des veuves,
De vos fronts peut tomber un jour
Et pour vous, après les épreuves,
Le temps n’est pas sans fruit
Ni l’espoir sans retour.
Adieu, que le Seigneur vous rende
Les biens par vous faits à nos morts.
Que sur vous, sa bonté répande
Ses plus vives clartés
Et ses plus doux trésors.
O douleur amère,
Douleur sans espoir !
N’avoir plus de mère !
Ne plus la voir !
Mais le cœur vous reste,
C’est un doux témoin
Et sa voix céleste
Parle encor de loin ;
Pour moi, sans époux, sans espérance,
Pleurant tous ceux qui ne sont plus,
Je vais au pays de ma naissance,
Enfermer comme en un tombeau,
Des regrets superflus.
Adieu, donc, ô mère chérie !

6.
Moi, je vous suis
Non, point d’adieu,
Votre patrie est ma patrie,
Votre peuple, mon peuple,
Et votre Dieu, mon Dieu.
Et je veux que la même terre,
Nous ouvrant le même tombeau,
Reçoive et la fille et la mère,
Au dernier de nos jours,
Qui sera le plus beau.
Viens, ma fille, et de ma vieillesse,
Sois le flambeau, sois le soutien,
Le Dieu qui donne la sagesse,
N’abandonne jamais un cœur comme le tien.
De quel bonheur ma voix s’enivre
Aux élans d’un cœur maternel
Avec Noémi je me livre
Entre les mains de l’Éternel.
Dans quels pleurs je vais la suivre
Vers les montagnes d’Israël.

7. Chœur
Elles s’en vont, Moab les pleure ;
Toi Bethléem, tu leur seras
Une douce et sainte demeure.
Elles s’en vont, hélas !

8. Chœur
Elle descend la montagne,
Regardez, c’est elle, oui, c’est elle.
Ruth l’accompagne, la voilà !
C’est Noémi, oui, la voilà !
Vous n’êtes plus étrangères,
Nos cœurs entendent vos cœurs ;
Venez, venez, nous sommes frères,
Venez, nous sommes vos sœurs ;
Noémi :
Ah ! désormais, quand le deuil me consume,
De ce doux nom, nul ne m’appellera ;
Appelez-moi du nom de l’amertume ;
Ne dites plus Noémi, mais Mara.
Ici jadis, je vivais dans la joie
Et je reviens sans fils et sans époux ;
Seule avec Ruth, le Seigneur me renvoie ;
Veuve comme elle, ayez pitié de nous.
Chœur :
Ah Noémi !
Que le Dieu bon vous réponde ;
Il éprouve tous les saints,
Il est le Dieu, maître du monde
Et la vie est dans ses mains.

Deuxième partie
9. Chœur :
Tout ce que moissonne
L’heureux laboureur,
C’est Dieu qui le donne,
À Dieu seul l’honneur ;
Quand il nous prodigue
Les trésors des champs,
Charmons la fatigue
Par de joyeux chants.

10. Récitatif et duo
– Quelle est cette fille
Qui, là, sans faucille
Ramasse les grains
Tombés de vos mains ?
– Seigneur, c’est la pauvre étrangère
Que Noémi ramena naguère ;
Elle vient d’un lointain pays,
Veuve de son plus jeune fils.
– Elle est pieuse et elle est sage.
Oubliez sur son passage
Et des grains et des épis.
Glanez, glanez, Moabite,
Sur les pas des moissonneurs,
Glanez sans crainte à sa suite et toujours.
– Merci, Seigneur !
je glane depuis l’aurore.
– N’allez point ailleurs,
Ici vous pourrez glaner
encore chaque jour.
– Seigneur, merci.
– Mes filles dans leur amphore
Ont de l’eau pour vous aussi ;
La fatigue invite à boire.
– C’est trop de bonté seigneur.
Étrangère, puis-je croire, hélas,
à tant de bonheur ?
– Je le sais, Ruth donne sa vie
À la mère de son époux,
Je le sais, elle l’a suivie
Loin du toit maternel si doux
Que le Dieu d’Israël
Lui porte en abondance,
Tous les dons de sa providence.
Et qu’il soit à jamais son Dieu.
– Ah ! je ne suis plus exilée
Seigneur vous m’avez consolée,
Oui je suis d’Israël et j’en ai fait le vœu.
– Comme l’hôte de nos familles
Allez au banquet de mes filles,
Allez, noble fille,
Allez.
– Merci, Seigneur !
Étrangère, puis-je croire à tant de bonheur ?
– Lei, vous pourrez glaner encore chaque jour.
– Seigneur, merci ! Ah, je ne suis plus exilée,
Seigneur, vous m’avez consolée.

11. Solo et chœur de moissonneurs
– Flambeau des cieux, la fin de ta carrière
Annonce aussi la fin de nos travaux ;
Comme au matin la voix de la prière
Réserve au soir des cantiques nouveaux.
– Gloire au Seigneur, tout l’univers l’adore
Quand naît le jour et quand le jour s’enfuit.
Gloire au Seigneur, c’est lui qui fait l’aurore ;
Gloire au Seigneur ! c’est lui qui fait la nuit.
Gloire au Seigneur ! c’est lui qui vient répandre
Sur la fatigue un généreux sommeil ;
Gloire au Seigneur ! c’est lui qui vient nous rendre
Dans le repos les forces du réveil.
Gloire au Seigneur ! plus d’ombre, plus de voiles,
Il montre aux yeux mille et mille grandeurs ;
Gloire au Seigneur ! l’océan des étoiles
Va raconter sa gloire et ses grandeurs ;

12. Récitatif et duo
– Quelle est celle qui, sous ma tente,
Sans mon ordre, à mes pieds s’endort ?
– Je suis Ruth, votre humble servante,
Je suis Ruth, votre humble parente ;
Mahalon mon époux, est mort.
Que Booz veuille donc entendre
Le cri du sang et du tombeau
Et jusqu’à Ruth, qu’il daigne étendre
Le saint abri de son manteau.
– Que Dieu protège l’espérance !
Tous les vœux de la piété
Enchaînent la reconnaissance
Du vieillard qu’ils ont visité.
Une langue impie et jalouse
En vain voudrait vous accuser.
Ruth, vous êtes mon épouse
Si Booz peut vous épouser
Mais un parent vous est plus proche,
La mémoire de Mahalon
N’en doit subir aucun reproche
Je vous dis oui s’il vous dit non.
En attendant que le jour brille,
Dormez, sainte, dormez, ma fille
Et, lorsque vous aurez dormi,
Allez tout dire à Noémi.

13. Récitatif et air
Soyez bénie, ô ma mère !
Près du patriarche ami,
Comme un enfant près d’un père
Ruth, votre fille a dormi
Et la réponse est heureuse,
Il dit oui si Phal dit non.
Phal, dont la maison nombreuse
Laisse oublier Mahalon.
Noémi :
Honneur au Dieu qui nous aime !
Il inspirait mes avis ;
Grâce encore, grâce à lui-même
Si Booz les a suivis.
Ruth est l’étoile qui brille
Sur le déclin de mes jours.
Tu seras toujours ma fille
Et moi ta mère toujours.
L’adieu de l’heure dernière
N’est un adieu qu’à demi
Et dans la sainte lumière,
Ruth rejoindra Noémi.

14. Strophes et chœur
Avec bonheur, amis, je vous l’annonce,
La Moabite invoque aussi nos lois ;
Premier du sang, Phal donne sa réponse ;
C’est à Booz qu’il a cédé ses droits.
Et dès ce jour, Ruth, si jeune et si belle,
Au saint vieillard va confier son sort ;
Car la sagesse est assise avec elle
Sous l’humble toit, témoin de cet accord.

Comme Rachel, comme Lia, sans crainte
Ruth s’abandonne à la foi d’Israël.
Venez donc, Ruth, dans la famille sainte ;
Comme Lia, comme Rachel, venez, venez.
Que le Seigneur à jamais vous inonde
Dans Bethléem, de ses divins secours ;
Ephrata, bientôt soyez féconde
Et de vertus remplissez de longs jours.

15. Solo et chœur
– Allez chercher la Moabite,
Qu’elle règne sur tous mes biens
Et qu’elle soit Israélite
À l’ombre des sacrés liens.
– Ainsi, Dieu, comme un tendre père,
Nourrit les veuves de son pain.
lui seul le cœur droit espère
Et jamais il n’espère en vain.
– Dans mon cœur, quelle heureuse ivresse,
La terre n’est rien à mes yeux
Et le souffle divin me presse,
Et je lis au livre des cieux,
Du temps la course passagère
S’enchaîne avec l’éternité ;
Je contemple de l’étrangère
Une sainte postérité ;
Je vois, ô merveilleux prodige,
Je vois au feu de ses rayons,
Sortir de cette même tige
Le désiré des nations.
Chœur :
Donne à ton peuple,
À ton église, Grand Dieu !
Donne un flambeau divin.
Et que sa clarté nous conduise
À l’aurore du jour sans fin.